Mercredi 5 août 2009

Aujourd'hui, c'est total folklore, les informations sont toutes incompletes, et on saute vers l'inconnu :
Nous voulons quitter le Sichuan et rejoindre le Yunnan (arriver a Zhongdian). Hier, a la gare des bus, l'employee a juste daigne nous dire qu'il n'y avait pas de places dans le bus d'aujourd'hui, ni de demain, et de toutes facons, elle ne savait pas s'il y aurait un bus tout court (cherchez l'erreur !). Heureuses d'avoir eu une reponse (la plupart des autres touristes n'ont eu qu'un grognement de sa part), nous nous sommes donc renseignees sur les possibilites de mini-van : on devient des habituees !! RDV 8h aujourd'hui, c'est tout ce que nous savons...
A 8h donc, arnachees de tous nos sacs, nous arrivons devant la gare des mini-vans. On nous reconnait, on nous pousse a gauche, a droite, on embarque nos sacs, nous fait attendre... et finalement, on nous dit qu'on doit prendre un autre mini-van... et nos sacs avaient deja ete transferes !! A bord, 1 Chinois, 2 Allemands et 2 Autrichiens, nous sommes tous tres silencieux. Meme le lecteur CD se tait (et on apprecie !).
La route est magnifique : plaines herbeuses, puis versants abrupts, champs de pierres, et montagnes couvertes de sapins defilent sous nos yeux, le tout dans une brume tres photogenique. Ensuite, nous entamons la descente, et tres vite nous suivons le fleuve au fond de gorges multicolores. Des petits villages tibetains font de petites taches blanches, entoures de yaks et de chevaux.
Le chauffeur est sense nous conduire jusqu'a Xianchen, la ville-etape. Mais en cours de route, il nous demande si ca nous interesse d'aller jusqu'a Zhongdian... le jour meme ! Tous les touristes a bord sont super interesses, on se met donc d'accord, et on se rejouit de gagner un jour sur notre planning (la veille ils nous avaient dit que on DEVAIT s'arreter pour la nuit a Xianchen). Vers 13h, nous arrivons a Xianchen... et la, surprise ! Le conducteur nous dit qu'il ne veut plus aller jusque Zhongdian, c'est trop loin, on n'a qu'a s'arranger avec un autre conducteur de mini-van :-(
Evidemment, le prix a augmente, difficile de negocier avec la mafia du mini-van, vu qu'ils alignent tous leurs prix ! Bon, peu importe, on se balade dans la ville quelques minutes avant de reprendre la route (on en a encore pour environ 7 heures). Soudain, une jeune fille arrive en courant, deux petites queues et un sac Hello Kitty, et nous montre une carte, me dit en Anglais qu'elle est de la Police, et nous demande de montrer nos passeports ! J'hesite un instant, puis obeis. Aussitot, un policier en uniforme est a ses cotes, et ils inspectent dans les moindres details nos passeports et visas. Tres vite, une foule de curieux s'attroupe autour de nous, la gene ! Ils veulent savoir d'ou on vient, ou on va, pourquoi on s'arrete ici, ou se trouvent nos bagages... Pfff !
Finalement, ils nous laissent partir.
Nous reprenons la route, le long de montagnes tres dechiquetees. Les tournants sont raides, mais rien n'arrete notre nouveau chauffeur... qui fonce ! Vers 17h, on s'arrete pour faire le plein... et il nous demande d'enlever nos bagages ! Faut les transporter vers l'autre mini-van qui vient d'arriver derriere nous ! Decidement, la Chine, c'est pas toujours evident !
La pluie se met a tomber, la nuit aussi, et il nous reste encore une centaine de km, ca commence a devenir long. Nous en profitons tous pour dormir un peu. Vers 21h30, enfin, les lumieres de la ville ! Et la, nouveau rebondissement : le conducteur ne sait pas ou se trouve la guesthouse ou nous voulons tous descendre, et il veut nous deposer a la sortie de la ville. Il drache, nous sommes creves, nous refusons. Un peu desarme devant 6 Europeens categoriques, il se met a la recherche d'aide... et finalement, nous reprenons la route... escorte par un chauffeur de taxi qui nous montre la route ! Arrives a la guesthouse, comme si les aventures de la journee n'avait pas suffit, plus de place ! Mais le gentil tenancier fait le tour de ses amis, et finalement il nous trouve 6 places dans une autre guesthouse. Il est 23h, nous sommes fatigues, trempes, et c'est avec un soulagement infini que nous decouvrons nos trois petits lits superposes, avec matelas hyperfins et literies en bois hyper dures, mais on s'en fout !